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DEBOUT JEUNESSE CONGOLAISE "DJC ASBL"

10 novembre 2014

Les gens ne peuvent pas compter uniquement sur

Les gens ne peuvent pas compter uniquement sur leurs gouvernements pour les nourrir.

Paul Verschuren a longtemps travaillé pour la multinationale anglo-néerlandaise Unilever, avant d’être nommé en 2012 conseiller en sécurité alimentaire auprès du ministère des Affaires étrangères à La Haye. De son point de vue, les Journées européennes de développement (JED), auxquelles il a participé les 16 et 17 octobre, sont une “plateforme importante pour élaborer des solutions”.

Principal objectif: trouver des partenaires capables d’élaborer des solutions efficaces, sur le terrain, parce que les “solutions ne peuvent venir que d’un collectif de partenaires” – une façon de penser habituelle aux Pays-Bas, où les négociations et les compromis permanents entre partenaires sociaux ont valu au royaume le surnom de “modèle de polders”.

La mission principale de Paul Verschuren consiste à apporter son savoir-faire au gouvernement pour travailler à une ouverture des politiques de développement vers des partenariats avec le secteur privé. “Les gens ne peuvent pas compter uniquement sur leurs gouvernements pour les nourrir. Ils vont devoir acheter de meilleurs aliments. Unilever fait des recherches sur les aliments et la santé. Nous devons combiner les objectifs sociaux et économiques. Le développement doit passer par des partenariats, un mouvement collectif qu’il faut stimuler.”

Pour cet expert, toute la question porte sur l’impact local de l’aide au développement, plutôt que les niveaux financiers impliqués. Les Pays-Bas ont longtemps fait figure de bailleur de fonds exemplaire, avec d’autres pays scandinaves, ayant consacré 0,8% de leur PIB à l’aide publique au développement (APD) en 2010, avant les restrictions budgétaires qui vont voir passer ce niveau à moins de 0,7% du PIB en 2013. “Nous avons besoin de fonds, mais avoir un pourcentage précis du PIB consacré à l’aide est difficile par temps de récession. La question, c’est ce que nous voulons faire dans les années à venir… Si les pays en développement se portent bien, nous nous portons bien. C’est important. On ne peut pas avoir de business sain dans des sociétés qui ne sont pas saines. Nous recherchons une situation de “win-win-win”, pour les gouvernements, pour le secteur privé et les populations.”

Parmi les initiatives citées par Paul Verschuren figure le projet “Amsterdam contre la malnutrition” (AIM). Un programme ambitieux lancée en mai 2009, auquel participent le gouvernement, de grandes entreprises comme Azko Nobel et Unilever, ainsi que l’université néerlandaise de Wageningen et plusieurs ONG. L’objectif: améliorer la nutrition de 100 millions de personnes en Afrique, d’ici 2015. L’initiative se concentre sur six pays : le Kenya, la Tanzanie, l’Afrique du Sud, l’Ethiopie, le Ghana et le Mozambique. “Elle n’ira sans doute pas sans problèmes, mais si elle fonctionne, elle sera exemplaire pour d’autres gouvernements dans le monde”, note l’expert néerlandais.

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10 novembre 2014

Une épée de Damoclès pèse sur les dirigeants africains. Un impératif de résultat s'impose désormais.

Mactar Silla, 56 ans, est ancien président de TV5 Afrique (1992-1998), de Worldspace West Africa (1998-2000), de la Radio-télévision sénégalaise (RTS, 2001-2002), puis directeur de Spectrum télévision au Cameroun (2003-2010), avant d’être directeur associé de Performances Group au Gabon, dont il conseille l’actuel président, Ali Bongo Ondimba. Selon Mactar Silla, le Gabon, petit pays d’Afrique centrale de 1,5 million d’habitants, riche de sa manne pétrolière, va vers la réforme “à une cadence et avec un niveau de rupture inégalé, beaucoup plus important qu’au Sénégal.”

Il énumère les mesures prises par le fils d’Omar Bongo, au pouvoir de 1967 jusqu’à sa mort en 2009, depuis qu’il a pris la succession de son père: le plafonnement du salaire des dirigeants des établissements publics et des sociétés nationales à 10 % de ce qu’ils recevaient auparavant, la revalorisation du revenu minimum (le net perçu est passé de 80 000 à 150 000 francs CFA), la journée continue depuis le 1er janvier 2010, sans oublier l’interdiction depuis mai 2010 d’exporter des grumes pour pousser à la transformation du bois sur place. “Cette dernière mesure a permis de passer de 81 à 114 unités de transformation dans la filière bois et de 3 000 à 7 000 emplois”, rappelle Mactar Silla.

Le moteur derrière toute ces réformes? La prise de conscience, avec la vague du printemps arabe, “qu’aucun chef d’État africain ne peut gouverner comme il y a trois ans”, affirme Mactar Silla. “Les populations savent comment élire leurs dirigeants et s’en débarrasser si c’est nécessaire. Une épée de Damoclès pèse sur les dirigeants africains. Un impératif de résultat s’impose désormais.”

10 novembre 2014

PERMETTRE A LA JEUNESSE AFRICAINE DE DEVENIR "L'ENTREPRENEUR DE SON PROPRE DESTIN"


Dakar, Yaoundé, Abidjan, Addis-Abéba, Kinshasa … la jeunesse ne parle pas la même langue, n’a pas la même culture mais partage la même envie: entreprendre. Cette volonté de créer et de s’émanciper est largement ignorée tant par les décideurs locaux que par les partenaires extérieurs. Avant d’être une politique quantitative, accompagner la jeunesse à devenir « l’entrepreneur de son propre destin » nécessite une démarche emphatique permettant d’en comprendre les aspirations, les contraintes et les contradictions. En l’état il s’agit moins de moyens que de nouveaux liens où la jeunesse devient enfin le cœur des préoccupations. Cette Afrique de demain n’a pas besoin de plus mais de mieux.


Pourquoi croire en cette jeunesse africaine ?

Assurément parce que son ambition et sa confiance en l’avenir atteignent un degré d’intensité difficilement trouvable ailleurs. Nourrie sur un quotidien difficile, cette joie créatrice est par ailleurs renforcée par un patriotisme sincère résumé par la triple ambition si souvent entendue sur l’ensemble du continent: « Créer pour soi, sa famille et son pays » .

Cette caractéristique culturelle n’est pas sans incidence. Elle est même indispensable. L’ambition de créer une émergence collective, la confiance en un avenir meilleur, la volonté de partager son dynamisme sont autant de forces d’élan déterminantes dans un processus de création d’entreprise.
Aborder les ressorts psychologiques est toujours délicat car les clichés ne sont jamais loin. Ils nous permettent cependant d’avoir des grilles d’analyse adapté à un monde en perpétuel mouvement. Au-delà des savoir et du savoir-faire, c’est bien en effet à travers son savoir-être particulier que la jeunesse africaine se distingue.

Ne pas s’enfermer dans un cartésianisme traditionnellement efficace mais seulement dans un monde lent ou figé, laisser le fil des éléments pour mieux s’y adapter au lieu de s’épuiser à chercher en vain à les maitriser, avoir une culture de la résilience qui nourrit un optimisme à toute épreuve… toutes ces composantes culturelles illustrant le comportement de ces jeunes entrepreneurs africains les prédisposent à être mieux armés pour affronter un monde qui est passé du compliqué au complexe.

Un environnement relationnel et culturel à modifier


Si ce constat positif est porteur d’optimisme à moyen et à long terme, il ne doit pas nous faire oublier les problèmes quotidiens auxquels cette dynamique jeunesse doit faire face. En Afrique, les freins à l’ambition entrepreneuriale sont certainement plus nombreux qu’ailleurs.
Les apprenants et les étudiants africains sont confrontés aux mêmes problèmes que les jeunes sur d’autres continents: une inadéquation entre un enseignement jugé trop théorique et une attente immédiatement opérationnelle des entreprises, une méconnaissance voire une ignorance entre les professeurs et les acteurs économiques,….

Au-delà de cette inadéquation institutionnelle, les jeunes africains doivent aussi dépasser des contingences culturelles spécifiques qui peuvent lester leurs ambitions. Tout en saluant la culture de solidarité qui prime en Afrique, on peut se poser la question de son incidence et de son efficacité économiques. Il ne s’agit pas bien entendu de remettre en cause le principe même de cette solidarité mais bien de s’interroger sur son sens, sa direction. Trop de jeunes en Afrique consacrent encore trop d’énergies et de moyens au service de leurs ainés alors même que ces derniers par leur expérience et leurs réseaux pourraient être des soutiens pertinents à l’ambition de leurs descendants.

Ainsi, soutenir la jeunesse entreprenante ne peut être efficace que si cet objectif devient également une ambition sociétale et une réalité familiale. Un accompagnement bienveillant de la jeunesse de la part des politiques, des familles, des professeurs et des entreprises, la reconnaissance de son potentiel et la confiance en sa capacité sont indispensables à l’émergence d’une génération d’entrepreneurs, dont l’Afrique a besoin pour se développer.

Une nouvelle manière d’aborder la jeunesse


Ce potentiel chez les jeunes africains a inspiré un groupe de PME et PMI françaises. Soutenu par le Conseil régional Nord-Pas de Calais dans le cadre de sa politique de Coopération Economique Décentralisée, elles ont mis en place « le « Cluster Sénégal-Afrique de l’Ouest » au cœur duquel la création d’emploi ou d’entreprises par les jeunes est la première priorité.

Les entreprises françaises doivent consacrées 50 % de leur temps à des missions d’enseignements techniques ou supérieurs, de transferts de compétences ou du tutorat auprès de jeunes créateurs d’entreprises. Ces derniers sont par ailleurs chargés de représenter les entreprises françaises en leur absence et d’être des acteurs de veille sur les opportunités de marchés. Quant aux entreprises africaines, elles nouent des échanges avec des partenaires stables tout en trouvant sur place les compétences nécessaires parce qu’aussi formées à des exigences professionnelles trop souvent ignorées.

Cette relation tripartite recèle des qualités bien nombreuses :
• la complémentarité : c’est en associant leurs savoir-faire que les entreprises françaises et africaines peuvent répondre à de nouveaux marchés
• l’employabilité : bénéficiant des enseignements des chefs d’entreprise, les apprenants voit leur insertion professionnelle s’améliorer ou leur projet de création se consolider.
• la pérennité : l’implication des entreprises dans le système d’apprentissage assoit leur implantation locale et contribue à la constitution d’un pool constant de compétences.
Les résultats obtenus par le « Cluster Sénégal-Afrique de l’Ouest » en termes de créations d’entreprises et d’emplois démontrent que le développement économique passe aussi, voire surtout, par une meilleure prise en considération des questions de compétences de la jeunesse. Au-delà d’avoir sensibilisé près de 350 jeunes étudiants et apprenants, 50 projets de création d’entreprise ont ainsi été accompagnés par une trentaine d’entreprise et ceci en quelques mois.

Une nouvelle éthique et des principes exigeants

Agir pour que l’ambition entrepreneuriale de la jeunesse devienne une réalité économique nécessite cependant le respect de certaines règles alliant exigence morale et efficacité pratique. Ces principes doivent alors se traduire dans les recommandations opérationnelles suivantes :
• Mettre en contact les jeunes africains avec des PME et PMI qui, dénuées de toute prédation ou compassion, souhaitent s’implanter de manière durable et responsable.
• Privilégier une approche de terrain alliant un nombre limité de partenaires volontaires pour s’unir autour d’une grappe de projets.
• Faire des partenaires économiques des acteurs de l’enseignement. Sans rien renier de l’excellence universitaire, offrir aux entreprises l’opportunité d’enseigner est un moyen simple de mettre la formation au service de l’insertion professionnelle.
• Valoriser les métiers et les activités techniques ou manuelles. Trop de jeunes veulent devenir consultant alors même que les emplois se trouvent dans l’amélioration de l’artisanat, la création de petites unités industrielles, la valorisation de l’agriculture. L’enseignement technique et universitaire si fréquemment opposés doivent au contraire se compléter.
• Etre enfin très sélectif dans le choix des partenaires locaux et extérieurs. C’est en choisissant une élite économique à l’éthique irréprochable que les jeunes auront un soutien approprié notamment dans leur projet de création d’entreprise

L’associer plus que l’aider, la conseiller plus que la soutenir, l’impliquer plus que l’assister telles sont les règles à suivre pour être à la hauteur de cette nouvelle génération de créateurs. L’accompagner à « être l’entrepreneur de son propre destin » invite donc tous les partenaires publics et notamment les bailleurs à ne pas avoir qu’une politique quantitative mesurée en moyens et en fonds. La jeunesse reste dans l’attente : reconnu en tant que « financeur », tout bailleur saura-t-il devenir un «facilitateur» ?

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